Bathô ne fait pas que voguer sur l’air du temps, il réinvente l’avenir des bateaux, de l’insolite et du tourisme !
Cette petite entreprise originale mérite plus qu’un label pour sa contribution à notre transformation écologique en faveur du recyclage et de l’entraide sociale. Son concept : récupérer les carcasses de bateaux, en fin de vie sur l’eau, pour les ressusciter en habitat insolite. A chacun d’interpréter ce qu’un bateau peut être sur terre. Certains, entreprises ou institutionnels ont passé commande pour des espaces de coworking, les bateaux deviennent alors salles de conférence ou de réunion, d’autres se les procurent pour offrir des hébergements insolites à leurs clients dans leur camping, et les propriétaires privés les installent au fond du jardin comme chambre d’amis ou bureau d’appoint. Lors de cette seconde vie, cette fois terrienne, ces habitacles destinés à la navigation s’offrent même à ceux qui n’iront jamais en mer…
Née fin 2017, sous la houlette de deux créatifs débordants d’idées, connus pour leur implication dans l’économie circulaire nantaise, qui n’admettaient pas que ces vieilles coques en résine polyester ne puissent ressusciter, Bathô a donc choisi de donner une seconde vie à ces bateaux, le temps de savoir mieux les recycler à l’avenir, en les réemployant et les revalorisant. Ils ont ainsi inventé l’économie circulaire de la plaisance en fin de vie.
Depuis 2021, le Groupe SOS qui œuvre pour une Économie sociale et solidaire, au service de l’utilité collective et la réinsertion des plus dépourvus, est propriétaire de cette petite entreprise. SOS porte et participe au développement de BathÔ et continue à contribuer à son initiative dans le groupe de la filière Transition Écologique, c’est-à-dire en adéquation avec leur valeurs et envie d’impacts écologiques positives.
Autre pilier de cette aventure qu’est Bathô : Thibault Sainte-Olive ancien ingénieur, architecte naval et mécanicien de la Marine Marchande qui, recruté par le groupe SOS a endossé le poste de directeur des opérations en 2022. C’est donc lui qui gère le chantier naval Bathô basé à Rezé en Loire-Atlantique, près de Nantes.
Ce passionné explique qu’il préfère aujourd’hui recycler plutôt que de continuer à construire de nouveaux bateaux. « Je suis heureux aujourd’hui que mes convictions pour le ‘up cycling’ aient retrouvées tous leurs sens dans mon métier aussi ». Quand on sait qu’un million de bateaux de plaisance sont immatriculés en France et que 80 % d’entre eux ont plus de quarante ans, il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir de ces vieilles coques comme leur impact sur la pollution. Pour endiguer ce phénomène, une loi française de 2019, oblige dorénavant les propriétaires à les recycler et à ne plus les abandonner pour mourir dans les ports. L’APER (Association pour la Plaisance Eco-responsable) unique au Monde et agrée par le Ministère de la Transition Ecologique, gère la déconstruction et le recyclage des bateaux de plaisance et de sport en fin de vie et travaille main dans la main avec Bathô. Sa collaboration consiste à aider les propriétaires dans les procédures de cession de leur bateau immatriculé.
A Thibault d’ajouter : « Une fois arrivés dans nos chantiers, ces bateaux d’en moyenne 6/10 mètres vont être reconditionnés par des artisans qualifiés et alternants en réinsertion professionnelle. En moyenne, 700 heures de travail, soit plus de 10 000 € sont nécessaires pour assurer une seconde vie à ces gréements ! Les bateaux de 7.5m et jusqu’à 9.7m sont réaménagés en hébergements insolites. Les plus petits de 6 mètres sont eux découpés en deux, l’avant mis en vertical pour en faire cuisines, sanitaires douches, boites à livre ou cabines de plage, et l’arrière devient un espace pique-nique sous sa propre voile d’ombrage. Les bateaux sont revendus 28 000€ en moyenne. Bathô a vendu 10 bateaux en 2023 et projette d’en vendre le double en 2025 ! »
On peut retrouver ces habitats insolites dans plusieurs campings de Loire Atlantique et de Bretagne. Bientôt un futur article sur l’un d’entre eux sur notre site !
En attendant, n’hésitez-pas à suivre l’actualité de ces héros de la plaisance sur leur site :
